jeudi 18 février 2010

Séminaire Télévision, source, objet, écriture de l'histoire


MASTER MEDIATION CULTURELLE (Sorbonne nouvelle- Paris 3) –

MASTER HISTOIRE ET CIVILISATIONS COMPAREES (Denis Diderot Paris7)

à l’université Paris Diderot Paris 7, UFR GHSS, Immeuble Montréal, dalle des Olympiades, salle 187, 1er étage ( à la hauteur du 101 rue de Tolbiac – 75013 Paris, prendre l’escalier mécanique qui monte sur la dalle des Olympiades). Métro Olympiades. Suivre le parcours fléché


SEMINAIRE Télévision : sources, objet, écriture de l'histoire/ « Cultures télévisuelles » -

vendredi 19 février 2010 10 heures-12 heures 30

Invité : Didier Sapaut Ancien directeur général de la chaîne histoire

LA SEANCE PORTERA SUR LE PAYSAGE AUDIOVISUEL DES 30 dernières années. VOUS POUVEZ PREPARER VOS QUESTIONS



Extrait d'un entretien ACCORDE PAR DIDIER SAPAUT au club des normaliens dans l'entreprise

Didier Sapaut (1970 L)


"Quel a été votre parcours depuis le début de vos études ?

Lorsque je suis entré à l’Ecole en 1970 comme historien, je voulais vraiment faire de l’histoire. J’ai passé l’agrégation en 1972 mais les carrières dans l’enseignement supérieur paraissaient très bouchées. J’ai donc décidé de passer l’ENA qui était à cette époque au maximum de son prestige. A la sortie de l’ENA, en 1977, je suis devenu sous-préfet, comme je le désirais. J’ai pu être sur le terrain, diriger des gens, travailler au maintien de l’ordre avec les forces de police: à l’époque la décentralisation n’avait pas encore eu lieu, le préfet était le réprésentant de l’Etat dotés de grands pouvoirs. J’ai un très bon souvenir du terrain. Au bout de quatre ans, nous avions une obligation de mobilité qui nous conduisait à passer deux ans dans un autre corps que le nôtre.

C’est ce qui vous a poussé vers le monde des médias...

Au printemps 1981, je suis devenu adjoint au chef du service d’information et de diffusion du Premier Ministre et j’ai découvert le monde de la communication. J’ai souhaité poursuivre dans les services chargés de la tutelle de la Radio-Télévision. En juillet 1982, je suis devenu le chef du département de la tutelle financière de la Radio-Télévision publique qui s’occupait de la redevance, des budgets. Il s’agissait d’un poste opérationnel, les marges de manœuvre étaient importantes.

Au bout de trois ans, en 1985, j’ai été appelé par la présidente de FR3 Jeannine Langlois qui m’a demandé d’être son directeur de cabinet. Ce fut très intéressant, par exemple, nous avons créé le 19-20. En mars 1986, le nouveau gouvernement a décidé de changer la loi sur l’audiovisuel, les présidents de chaîne donc ont changé. Je suis retourné dans mon ancien service, je suis devenu sous-directeur de l’audiovisuel au Service juridique et technique de l'information. Au début des années 1990, je suis reparti à la Sofirad, Société financière de radio diffusion, entreprise publique qui devait gérer la participation de l’Etat dans les médias périphériques ou étrangers comme Radio Monte Carlo. Au bout d’un an, Hervé Bourges, le président de la Sofirad, a été nommé président d’Antenne 2 et FR3 et m’a demandé de le suivre. Je suis devenu secrétaire général de la présidence. En 1992, j’ai activement participé à la création de France Télévisions. Je suis resté 6 ans au total sous trois présidents. En 1995 je suis devenu directeur du développement de France Télévisions : je me suis occupé de la création de nouvelles chaînes, du multimédia, des sites Internet, de TPS, d’Euronews.

Jusque là, vous aviez toujours travaillé dans la sphère publique.

Oui, mais en avril 1997, j’ai quitté France Télévisions, appelé par TF1. Ce fut un grand changement : quand on quitte la sphère publique, les méthodes de fonctionnement sont très différentes et plus performantes. Je suis devenu directeur général de TF1 International, c'est-à-dire de la branche distribution de TF1 où l’on finançait des films et on les distribuait à l’étranger.

Au bout de cinq ans, je suis revenu travailler à la présidence : de 2003 à 2004, je me suis occupé de la création de France 24. En 2004, j’ai appris que la chaîne Histoire, chaîne sur laquelle j’avais travaillé en tant que directeur du développement de France Télévisions, était mise en vente. Je me suis occupé de son rachat par TF1 puis j’en ai pris la direction générale et la direction des programmes. Ceci constitue évidemment une situation extraordinaire pour un Normalien dans une entreprise privée. Je suis également producteur de l’émission hebdomadaire Le Journal de l’histoire.

Pourquoi vous êtes vous orienté vers l’entreprise plutôt que de vous consacrer à l’enseignement ?

Pour moi, le choix de l’entreprise était celui d’être le plus opérationnel possible, d’avoir des objectifs et de prendre les moyens de les atteindre. C’était aussi le choix de mener des hommmes, car j’aime diriger des équipes".